Une semaine au cœur de la Provence : 1er séjour d’Echappées Belles du 15 au 20 avril 2024

22/04/2024 00:00

Lundi 15 avril : arrivée au Chat sur le toit.

C’est le lundi soir que la belle échappée composée de Daniel et Marie-Claude, Alain et Chantal, Dominique P et Jacky, Daniel Cal., Madeleine, Sylvia, Dominique B, Nicolas et Laure se retrouve au Chat sur le toit, à Crillon-le-Brave. Dominique et Claude, nos adorables hôtes belges nous accueillent comme des rois autour d’un apéritif à base de rosé venu tout droit du village voisin, de picon et de limoncello ainsi que de petits amuse-bouche côté nourriture. C’est dans une ambiance chaleureuse et remplie d’émotion que nous écoutons Nicolas nous présenter le parcours du lendemain et que la composition des équipages est effectuée.

Mardi 16 avril : Crillon-le-Brave – Malaucène – Vaison-la -Romaine – Gigondas – Crillon-le-Brave

Réveil matin 8h, chacun se retrouve autour d’un banquet préparé par la maître de maison Dominique, surnommée « Lapin ». Fromage, crêpes, café et thé sont servis à profusion. Ce qui est bien nécessaire pour la journée sportive qui nous attend. 9h30, ça y est le départ est donné et ce sont 4 tandems, Daniel et Marie-Claude, Laure et Dominique, Nicolas et Sylvia et Jacky et Madeleine ainsi qu’Alain et Daniel Calmels chacun en vélo solo qui s’élancent sur le parcours.

La journée commence fort avec une ascension de 10 km de Crillon-le-Brave au col de la Madeleine (458m) ; les jambes sont rafraîchies par le fort mistral qui nous fait face, pourtant les coupe-vent sont rangés dans la sacoche et le moral est bon. Tout va bien, si ce n’est un plateau défectueux sur le Lapierre 1. Une belle descente nous permet ensuite de rallier Vaison-la-Romaine, tristement connue pour ses inondations en 1992, mais joyeusement connue comme antique cité médiévale pleine de charme et théâtre parfait pour un déjeuner au soleil et à l’abri du vent. Cependant, une telle pause se mérite et il fallut à la belle équipée faire usage de leurs mollets et de descendre de leurs montures afin de déambuler à pied à travers ce voyage dans le passé.

La deuxième partie de la journée se présente de manière bien favorable : le vent nous pousse il n’y a presque pas à pédaler. Ainsi, on s’octroie une pause dans le bien nommé Café des sports au village de Sablet (km 42). Il est encore tôt dans la journée, il est donc indispensable de s’arrêter au domaine viticole de Pierre Amadieu, (km 46) pour faire un coucou à cet ancien élève de JF. Hélas impossible de le rencontrer et Nicolas lui laisse un message de notre passage.

La troisième halte de cette journée se fera à Beaumes-de-Venise (km 55) où les mécanos du groupe achèteront un plateau pour le Lapierre tandis que les gourmands attendront sagement tout en dégustant une glace à l’ombre de l’église. La route se poursuit avec un vent tantôt de travers, tantôt de face, tantôt de dos, et ce sont 10 girouettes fatiguées de ces 76 km et 1100 m de dénivelé qui arrivent au gîte. Pendant que notre hôte installe l’apéritif, encore une fois extraordinaire, nos superbes mécanos révisent les vélos, à savoir le changement du plateau du Lapierre 1, la vérification des freins, bien utiles dans cette région montagneuse, du Lapierre 2 et le changement du pneu arrière du vélo de Daniel Cal.

Le dîner, un tartare de saumon servi dans une « soucoupe volante » suivi d’un parmentier de canard et d’une tarte aux fraises à la crème pâtissière est un régal pour nos papilles. Il est à noter que cette journée se termine par un Limoncello et non par de l’advocaat car comme le dit Claude « Vous avez trop traîné, j’ai déjà tout bu »

Mercredi 17 avril : Crillon-le-Brave – Venasque – Le col des trois Termes – Roussillon – Gordes – Mazan – Crillon-le-Brave

Cette deuxième journée commence dans les mêmes conditions que la première : un beau ciel bleu, du vent et un moral au beau fixe. Les équipages tournent : Alain avec Sylvia, Laure avec Dominique, Daniel avec Marie-Claude, et Daniel Cal avec Madeleine. Nicolas qui ménage sa tendinite et Jacky complètent en solo. Alain sera relayé par Jacky l’après-midi. Pour donner encore plus de positivisme à ce départ, la route jusqu’à Venasque part plein sud avec le vent dans le dos, ce qui nous amène sans effort au pied du col des trois termes. La route est belle et la troupe entame les doux lacets du col jusqu’à un petit embranchement où nous quittons la variante du col de Murs. Ce sont alors quelques virages serrés et pentus qui s’enchaînent jusqu’au col (574 m).

La suite nous amène au village de Roussillon, un des plus importants gisements d’ocre d’Europe. Nous sommes désormais dans le Luberon. Petite précision à ce sujet, beaucoup de gens disent le « Lubéron » alors qu’il faut prononcer Luberon (sans accent sur le e). Après la pause déjeuner, une petite promenade au cœur du sentier des ocres s’impose afin de se rendre un peu plus compte de la magnificence du site. Un brin de géologie chère à Jean-François : il s’agit d’une émersion prolongée de sables argileux et glauconieux et altération qui forment ces ocres dont les colorants sont réputés. L’après-midi est tout autre : le vent se lève – ne s’est-il jamais couché ? - et la route se dirige vers l’est pour se cabrer bigrement à l’approche du village de Gordes. Nicolas, encore néophyte dans la constitution des parcours, concocte un petit chemin à plus de 17 % pour rejoindre le centre historique de Gordes, mignon petit village mais beaucoup trop venteux pour s’y arrêter. A peine le temps de récupérer qu’il faut redescendre pour rejoindre une route qui surplombe l’abbaye de Senanque, monastère cistercien fondé au 12ème siècle. La pause est de courte durée, il s’agit de gravir à nouveau le col des trois Termes, mais cette fois-ci le dénivelé en impose. Le retour est certes moins vallonné mais le vent de face finit d’achever le groupe, malgré les 5 kilomètres qui nous séparent du gîte, une pause-café s’improvise à Mazan avant de rentrer.

Le menu du soir est un menu maison, saucisses lentilles d’une part, tourte aux pommes de terre appelée pâté aux patates, spécialité du Bourbonnais et donc des Pelletier d’autre part. Un riche plateau de fromages et une compote terminent le repas, qui aura été arrosé d’un Beaujolais rouge, d’un rosé du Ventoux et d’un autre Beaujolais mais blanc cette fois-ci. La fin de soirée se divise entre ceux qui préfèrent aller récupérer et dormir et ceux qui choisissent d’accompagner Claude notre hôte regarder la Ligue des Champions à la télé !

Jeudi 18 avril : Crillon-le-Brave – Flassan – Col ND des Abeilles – Monieux – Gorges de la Nesque – Crillon-le-Brave

Ce jeudi s’annonce avec toujours plus de vent et des températures qui ne refroidissent pas notre groupe. A peine passées 9 heures, nous sommes tous prêts à partir. Alain, après nous avoir proclamé haut et fort au petit déjeuner qu’il avait vérifié tous les tandems et que tous les pneus étaient gonflés, se rend compte au dernier moment en enfourchant son vélo qu’il est encore en baskets et qu’un tandem mérite d’être regonflé !

Constitution des équipages : Laure et Sylvia, Nicolas et Madeleine, Daniel et Marie-Claude, Daniel Cal et Dominique, alors qu’Alain et Jacky sont en solo. Jacky prendra le relais de Laure pour l’après-midi.

Nous partons vers l’ouest et le vent nous pousse jusqu’à Flassan, petit village au pied du col de Notre Dame des Abeilles, une des étapes de la journée. La petite route qui se raidit de plus en plus est par bonheur désertée de toute automobile et en parfait état. Après une longue ascension de 10km avec un dénivelé moyen de 5 %, nous arrivons juste en dessous du col par une petite route (914m). Le froid, en partie à cause de l’altitude, se fait alors ressentir avec beaucoup d’intensité et la descente vertigineuse sur Monieux (jusqu’à -21%) est très exigeante pour les freins. A tel point que la pression de l’huile fait sauter l'écrou du frein arrière sur le tandem de Dominique.

La pause déjeuner est la bienvenue à proximité du plan d’eau de Monieux. Malgré le soleil, le froid et le vent incitent le groupe à s’abriter. La maîtresse de maison, effrayée par nos tandems, fera un test avec Nicolas pour se rassurer. Le meilleur reste à suivre, à savoir le retour par les gorges de la Nesque, tant le paysage est grandiose. Grandiose certes, mais le vent l’est tout autant et balaye nos tandems dans la descente en particulier dans les tunnels creusés dans la roche.

A peine rentrés au gîte, Daniel Cal et Laure repartent pour Bédoin pour faire réparer le tandem de Dominique, ce qui fût fait en à peine 30 minutes, le tandem est opérationnel pour la fameuse étape du lendemain.

Le dîner proposé par nos hôtes commence par des œufs cocotte aux asperges, se prolonge par des lasagnes et finit par un tiramisu. Un régal pour tous.

Vendredi 19 avril : Sault - sommet du Ventoux - Sault

Tout a commencé par un beau matin de printemps. Le temps est clair, le vent faible, un espoir renaît d'entre les cendres, notre groupe parviendra-t-il à gravir le géant de Provence qui nous nargue depuis lundi ?

Pendant qu’Alain et les Daniels chargent la remorque en vue d'un départ déporté depuis Sault, les autres émergent lentement et difficilement de leur nuit et attaquent un petit déjeuner conséquent en vue de l'effort qui s'annonce être intense.

9h30, le départ est donné en route pour Sault qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de notre gîte. Il avait d'abord été envisagé de nous y rendre en vélo mais ce trajet effectué la veille a vite calmé nos ardeurs.

10h50, les tandems sont déchargés et ajustés et les équipages constitués : Laure et Sylvia, Nicolas et Madeleine, Jacky et Dominique ainsi que Daniel et Marie-Claude seront ensemble tandis qu’Alain et Daniel Cal accompagneront en solo.

Les 2 premiers kilomètres en descente ne refroidissent pas suffisamment notre groupe qui persévère et effectue une première pause au kilomètre 5 afin de permettre d'ôter leurs coupe-vent et de juger du bon fonctionnement des cuisses.

La suite de la montée s'effectue à l'ombre de la forêt, le mistral nous pousse légèrement et donne des ailes aux Carlier que nous retrouverons uniquement au sommet du Ventoux. Les 3 autres tandems, Alain et Daniel prennent un peu plus leur temps et font une pause pour admirer le paysage et les sculptures de cerf exposées à mi-parcours. Plus que technique, cette ascension demande de la patience : des jeux de mémoire ainsi que de narration d'histoires sont mis en place afin de faciliter l'égrainement des kilomètres.  Cela valait bien la peine de se ménager car l'arrivée au chalet Reynard est ponctuée par un sprint final entre Nicolas et Madeleine d'un côté et Laure et Sylvia de l'autre. Bizarrement chacun des équipages dira avoir passé la ligne avant l'autre !

La pause au chalet est la bienvenue, nous remettons les coupe-vent, vidons un peu plus les bidons et remettons à niveau nos taux de glycémie.

Le bien nommé mont chauve n'offre qu'une protection partielle contre le mistral qui a tendance à balayer les équipages comme un tourbillon de feuilles mortes, notamment au niveau du col des tempêtes, lui aussi le bien nommé!
Chantal et Dominique P. contribuent grandement à maintenir le moral des troupes par leurs encouragements tout au long de la montée.

Ainsi, chacun à son rythme, les différents binômes parviennent au sommet, les Carlier d'abord puis Daniel Cal suivi de près par Laure et Sylvia et Nicolas et Madeleine. Alain, Jacky et Dominique termineront ensemble encouragés par le reste du groupe qui les attend à l'arrivée. C'est donc au bout d'une petite heure de grimpette depuis le chalet et 1150m de dénivelé total que le groupe se réunit enfin dans les larmes de joie et d'émotion au pied de l'observatoire. La photo de célébration est prise sous le panneau indiquant le sommet.

Il est désormais temps de se couvrir chaudement pour la superbe descente de 26km d'une visibilité et d'un revêtement parfaits. Les 65km/h sont facilement atteints par certains et c'est en seulement une demi-heure que le groupe retrouve les voitures garées à Sault.

Une terrasse de restaurant nous tend les bras pour une bière et un café ainsi qu'un sandwich bien mérité. Nous ne nous y attarderons cependant pas car le froid se fait vite ressentir.

L'arrivée au gîte est ponctuée par une succession de douches chaudes et d'étirements et l'apéritif est rapidement mis en place pendant que Daniel Cal nous concocte un plat de pâtes carbonara. Le dessert est une surprise pour Dominique B. qui fête son anniversaire un peu en avance !

Pour nous féliciter de notre exploit, nos hôtes tiennent à nous faire découvrir une sorte de digestif préparé maison, nommé « advocaat », liqueur d’origine néerlandaise faite d’une crème aux œufs et d’un alcool trop fort pour le trouver en France.

La soirée se poursuit tranquillement et chacun rejoindra ses pénates, fier de la réussite sportive accomplie ce jour-là.

Samedi 20 avril : le retour !

Le froid est revenu et le vent aussi. Pour notre dernier petit déjeuner, ce sont des gaufres qui nous sont proposées.

Après un dernier remerciement à nos hôtes pour nous avoir gâtés depuis le début du séjour, l’heure est venue de la route du retour. Chacun repart heureux et la mission accomplie, l’idée est même évoquée de reproduire l'expérience d’un tel séjour l’an prochain, mais où ?